Textes accompagnant la démo « Sortez Masqué-e-s ! »
Pourquoi se masquer en manif?
Prix libre, pourquoi?
Punk & politique
La violence
Action directe
Anarchie & autonomie
Pourquoi se masquer en manif ?
Pour échapper à la surveillance policière
Dans toutes les manifs ou presque, qu’elles soient autorisées ou non, des policiers filment et/ou prennent des photos. Ces images servent par la suite à faire avancer une éventuelle enquête et peuvent servir de base à une convocation, particulièrement si des actes illégaux ont eu lieu lors du cortège. Il est également possible pour les policiers de récupérer les images vidéo des caméra de surveillance qui se multiplient dans les rues des villes.
Même lors d’une manifestation complètement pacifique, la police récolte des informations qui pourront lui servir dans d’autre cas et cherche à identifier les personnes qu’elle ne connaît pas ainsi que les réseaux qui existent dans nos mouvements. Qui sort une banderole de son sac, qui scande des slogan au mégaphone, amène une bombe de peinture etc… autant d’infos qu’il est facile de cacher à la police avec un peu de bon sens et d’ingéniosité !
Pour montrer sa solidarité avec celles et ceux qui ont un plus grand besoin d’anonymat
Que ce soit pour des raisons judiciaires, parce qu’ielles ont prévu des actions illégales ou tout simplement parce que leur statut ne leur permet pas de s’afficher à découvert dans certaines situations (personnes migrantes, travailleur-euse-s étranger-ères…), des personnes se masquent pour éviter la répression qui ne manquerait pas de s’abattre sur elles si elles étaient identifiées. Plus le nombre de personne masquées dans la manifestations est élevé, plus ces personnes sont en sécurité, car moins facilement dissociables du reste de la manif.
Se masquer, même si l’on a rien et que l’on ne veut rien avoir à se reprocher, permet de soutenir toutes ces personnes et d’éviter qu’elles soient prisent pour cible par la police trop facilement.
Parce que c’est interdit
Et c’est chouette de faire des choses interdites ! En Suisse comme dans la plupart des pays européens, l’interdiction de dissimuler son visage sur la voie publique à souvent été décrétée (ou votée) suite à des manifs ayant « dégénérés ». Ces lois visent à rendre impossible toute contestation sortant du cadre légaliste et à permettre aux forces de l’ordre et aux médias de faire la distinction entre « bons » manifestants – qui s’exprime dans un cadre le plus souvent stérile et auront tout juste droit à un filet dans la rubrique « fait divers » de la presse – et « mauvais » manifestants – qui font preuve de créativité pour exprimer leur mécontentement et peuvent viser la une et la manchette avec un peu d’organisation.
Cette stratégie qui cherche à invisibiliser les protestations légales tout en divisant les personnes participant à un mouvement permet aux autorités de garder la main sur ce qu’elles autorisent ou pas (et, évidemment, elles n’autorisent pas ce qui mets en danger l’ordre établi), réduisant au silence les forces progressistes et contestataires.
Pendant longtemps, cette stratégie a porté ces fruits. Mais il ne tient qu’à nous de trouver des objectifs communs lorsque cela est possible et d’utiliser toute la panoplie de tactiques, légales ou non, à notre disposition pour les atteindre…
Contrairement à la mythologie médiatico-policière, il n’est donc pas besoin de participer à une action directe violente pour décider de se masquer. Se protéger, protéger les autres et sortir du cadre que nous impose le système que l’on combat sont des motivations suffisantes.
Le prix libre, c’est un moyen de casser le rapport commercial, de faire en sorte que personne ne soit exclu à cause du fric, que touste le monde puisse accèder à une soirée, repartir avec un cd ou un patch.
Ca permet à chacun-e de décider ce qu’ielle peut donner selon sa situation, ce qu’ielle veut donner pour soutenir les groupes, les organisateur-trice-s, la cause etc.
Retour en haut
Pour nous le punk c’est pas que « bière, musique et amitié » mais aussi un milieu qui se doit d’être politisé.
Jouer dans un groupe de punk, ça nous permet d’exprimer notre rage et notre colère mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes et de fonctionner autrement (DIY, prix libre, concerts de soutien, etc).
Jouer dans des squats et dans des lieux autonomes nous permet de mettre en pratique nos idées (et d’en découvrir de nouvelles), de se montrer solidaire avec des causes et des projets qui nous tiennent à coeur.
Retour en haut
Les politiciens, les médias et certains militants sont prompts à condamner la moindre dégradation (tags, vitres brisées) comme une violence inacceptable dans nos société démocratiques. Ces gens-là considère l’atteinte à la propriété privée comme un crime grave, devant être puni sévèrement par la police et la justice.
Pourtant, il semble clair que la vraie violence, c’est des bâtiments qui restent vide quand des gens vivent à la rue, c’est des migrant-e-s expulsés de force par la police, c’est les banques qui spéculent sur les matières premières, c’est la précarisation des conditions de travail, la pollution de nos écosystèmes et bien d’autres choses encore.
Et ces crimes là sont rarement punis, et souvent légaux.
Dès lors, il n’est pas étonnant que certain-e-s d’entre nous choisissent d’agir par tous les moyens nécessaires – y compris la violence – afin de préserver nos existences et de construire un monde meilleur.
Retour en haut
Le réformisme, ça ne marche pas. De tout temps, les structures du pouvoir ont su neutraliser les mouvements ou partis qui ont joué le jeu démocratique.
La meilleure façon de reprendre du pouvoir sur nos vies de manière collective, c’est de construire des alternatives au système en place et de créer un rapport de force avec l’Etat (qui garanti le statu quo).
Pour se faire, l’action directe est un moyen de se réappoprier nos vies quotidiennes. C’est refuser de jouer le jeu selon les règles que l’on nous impose pour créer nos propres espaces et pratiques.
Et n’oublions pas qu’il ne s’agit pas de glorifier la violence militante, participer à une action directe, c’est autant brûler une bagnole de flic dans un bloc révolutionnaire que couper des carottes dans une bouffe pop’.
Retour en haut
Dans le monde actuel, nous sommes isolé-e-s les un-e-s des autres, aliéné-e-s par nos éducations et nos routines, et donc peu dangereu-x-ses pour le système.
Nous sommes conditionné-e-s à subir la domination sans broncher, et à passer notre frustration sur les boucs émisssaires que l’on nous désigne.
Il est important de ne pas recréer les mêmes rapports sociaux et relationnels morbides qui nous blessent chaque jour davantage. C’est à nous, dans nos groupes et collectifs comme dans nos vies personnelles, de trouver comment déconstruire nos comportements problématiques et comment imaginer un autre monde, plus en adéquation avec nos aspirations profondes.
Récup’, vol, squat, etc… les moyens sont nombreux pour reprender en main nos existences, construire des espaces où l’on peut apprendre les un-e-s des autres et penser nos luttes de manières collectives.
Retour en haut